Les parasites internes  ou « vers » sont beaucoup plus fréquents qu’on le croit. Ils affaiblissent votre compagnon et certains peuvent même se transmettre à l’homme.Vous devez donc agir régulièrement pour les éliminer radicalement, en pratiquant la vermifugation.   

De quels parasites parle-t-on ?   

Les parasites sont des organismes vivant aux dépens d’un hôte, en l’occurrence de votre chien ou votre chat. Ils le spolient pour se nourrir, se développer et se reproduire à l’intérieur de son corps, que ce soit au niveau du sang ou des aliments en digestion.

On les distingue selon leur forme :

  • les vers ronds : ascaris, trichures et ankylostomes infestent près de 15% de nos petits amis sans signes visibles. Parmi eux, les ascaris sont de loin les plus fréquents .
  • les vers plats: une dizaine de variétés de ténias, le plus connu étant le dipylidium. Ils sont moins fréquents

Les ascaris sont des vers ronds filiformes (12 cm de long et 2 à 3 mm de diamètre). Ils se nourrissent des aliments en cours de digestion. Ils vivent en effet dans l’intestin, sous forme de petites pelotes. Les œufs excrétés par les voies naturelles peuvent résister de 2 à 5 ans dans l’environnement, en particulier dans les bacs à sable ou les plages où s’amusent nos enfants à pleines mains…

Les trichures (vers ronds de 3 à 5 cm) ne s’attaquent qu’aux chiens. Enchâssés dans la paroi de l’intestin, ils se nourrissent des tissus et de sang. Ils sont donc particulièrement néfastes à la santé de nos amis canins. Leurs œufs résistent plusieurs années au froid, à la sécheresse, et même aux désinfectants.

Les ténias sont plats, mesurent de 60 cm à 2m et sont larges de plus d’un cm !Les dipylidiums sont plats aussi mais  plus petits : longs de 15 à 70cm, large de 2  à 3 mm. Tous deux sont formés d’anneaux successifs bien visibles à l’œil nu, et dont les  derniers contiennent les œufs.

Comment ces indésirables se transmettent –ils à votre compagnon ?

Par les matières fécales essentiellement ou par l’environnement souillé: le sol, le panier, le matériel de toilettage, la gamelle, la laisse, le collier, par l’ingestion d’eau souillée, de rongeurs ou abats contaminés (mouton, poisson crus) … Les chiens et les chats peuvent se contaminer mutuellement. Certains sont porteurs sains et on ne les croit pas malades.

Les chaleurs et la mise-bas peuvent réactiver le développement des vers. A noter que le chiot peut être contaminé par un ascaris dans l’utérus de sa mère avant la naissance (pas possible chez le chat). Ce même parasite peut aussi être transmis par le lait ! Les ténias, quant à eux, sont surtout transmis par l’ingestion des puces, qui les hébergent. Nos amis les plus jeunes, les plus vieux, ou les plus stressés sont plus réceptifs que les autres.

A quoi pouvez-vous reconnaître la présence de ces parasites ?

Les signes cliniques sont plus ou moins importants en fonction du degré d’infestation.  Vous devrez avoir des doutes si l’appétit de votre  ami félin ou canin est irrégulier, s’il maigrit, s’il alterne des selles molles avec des phases de constipation. Tout cela n’a  rien à voir avec l’aliment ! C’est particulièrement embêtant pour la croissance des chiots de grande taille. En cas d’infestation massive, l’état général se détériore ; l’animal devient rachitique et sensible à toutes les infections.  

Certains jeunes défèquent des ascaris  et peuvent même en vomir ! Parfois, la maladie se complique avec des symptômes nerveux. Ils ont souvent le ventre très ballonné (« ventre de grenouille ») L’homme peut être contaminé, ce qui peut conduire à des maladies parfois sérieuses.

Les trichures provoquent des diarrhées rebelles avec des filets de sang et une anémie ! Ils affectent plutôt les chiens vivant en chenil. Si vous voyez votre compagnon se frotter souvent l’arrière train par terre (signe du

traîneau) parce que cela le démange, vous pourrez parfois voir des « grains de riz » à la marge de l’anus. Ce sont les anneaux des ténias qui sortent, remplis d’œufs ! …

Certains ténias sont très dangereux, voire mortels pour l’homme.

Traiter : bien sûr, mais quand ?

Vous l’avez compris : les risques de contamination et les risques de santé sont importants. Les traitements sont efficaces. Ne privez pas votre compagnon et votre environnement d’une bonne hygiène et d’une bonne santé en vermifugant régulièrement : deux fois par an au minimum, 3 fois si possible (davantage si vous prévoyez une portée : voir plus bas).

Votre vétérinaire saura vous prescrire le vermifuge le plus adapté en fonction de la situation.

On parle de vermifuge en général, mais il faut savoir que certains produits tuent les parasites (vermicides) tandis que d’autres ne font que les faire sortir (vermifuges). En cas d’infestation vraiment importante et bien identifiée, il est préférable d’utiliser des produits répulsifs qui font fuir le parasite. En effet, la destruction d’une quantité importante de vers dans l’intestin de l’animal peut provoquer une violente réaction allergique.

S’il le juge nécessaire, votre vétérinaire pourra examiner au microscope les crottes de votre compagnon, pour faire la différence entre les types de ténias par exemple. C’est toutefois peu utile en pratique car les produits actifs existant aujourd’hui éliminent en général les 2 peu utile en pratique car les produits actifs existant aujourd’hui éliminent en général les 2 types de vers, et encore d’autres indésirables dont nous n’avons pas parlé ici (parasites du sang)!

Selon le médicament choisi, vous aurez à traiter en une seule administration ou bien sur 3 à 5 jours. Si vous êtes certain qu’il y avait infestation avant ou si vous constatez l’élimination de vers (morts !) par les voies naturelles, il est recommandé de recommencer un traitement 3 ou 4 semaines après.  

Quand vous vous décidez, vous devez traiter tous les animaux présents (chien et chats) en même temps, sans quoi ils se re-contaminent les uns après les autres. En particulier, Il faut traiter au moment des chaleurs, d’une saillie, et 15 jours avant la mise bas. Si vous avez oublié de le faire, vous pouvez le faire ponctuellement 10 -15 jours après la naissance des petits. Le mieux est cependant d’attendre le sevrage (entre 4 et 8 semaines).

Vous devrez traiter les petits si vous constatez une infestation. Il ne faut pas perturber leur développement en les laissant s’affaiblir.

Attention, la vermifugation n’est pas un acte anodin. C’est un traitement qui affaiblit  temporairement votre compagnon. Il faut éviter toute vaccination au même moment car ledéveloppement des anticorps peut être perturbé, et le vaccin se révéler inefficace.  

AgeFréquence de traitementObservation
0 – 2 moisà 10,20,30,45,60 jours cette période se passe chez l’éleveur !
2 – 6 moistous les moisne pas hésiter à alterner les vermifuges pour couvrir un spectre maximum
6 – 12 moistous les deux mois 
Adulte2 à 3 fois par an 

Comment prévenir ?  

Vous devez vermifuger à intervalles réguliers au cours de l’année, en alternant les  types de produits si vous utilisez des vermifuges qui n’agissent spécifiquement que sur les vers ronds ou les vers plats. Il est recommandé d’éliminer les puces qui transmettent le ténia (dipylidium). Il faut bien sûr laver régulièrement l’environnement et les accessoires de votre compagnon.

Vous devrez en particulier éliminer ou enfouir les selles des animaux traités pendant les 2 à 3 jours qui suivent l’administration du produit.  

Il faut enfin respecter  les interdictions que vous voyez sur les plages ou les terrains de jeux des enfants. C’est une question de civilité et de santé publique !  

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