Auteurs : Lequeux – Hillenweck

Tout se joue au cours des premières semaines …

Les premiers pas

  Ne pas prendre un chiot à la veille des congés. En effet c’est une erreur que commettent la plupart des clients, croyant bien faire. Hors le seul risque de cette bonne volonté apparente est de marquer deux fois le chiot en quelques jours. Une première par le changement de propriété, une deuxième au moment de la reprise des activités professionnelles d’autant plus marquée que les congés seront de longue durée. Donc si vous êtes en période de vacances, Ok  on ne va pas repousser l’accueil mais on veillera à laisser le chiot plusieurs heures seul pour préparer la transition. Sinon ne prenez pas de congés pour l’accueillir. On profite éventuellement d’un week end pour l’intégrer sur deux jours et dès le lundi, chacun à sa place ! Le chiot à la maison, les enfants à l’école et les parents au boulot.

Montrez lui son environnement. la maison de haut en bas, le jardin, le voisin du dessus, du dessous, de gauche, de droite .. .Les animaux de l’environnement immédiat … tout ceci progressivement afin de ne pas le choquer et en fonction de son comportement vis à vis des nouveautés. restez toujours calme et ferme sur toute nouvelle rencontre. Montre lui que vous n’avez pas peur, il devrait s’en sentir d’autant plus rassuré.

Ensuite vous lui fixerez ses interdits de la même manière avec un ‘non’ appuyé d’un détournement vers une autre destination le cas échéant pour ‘marquer’ l’interdit (non pas sur le canapé, non pas dans cette pièce là sans que l’on t’y invite …) n’hésitez pas à placer des barrières BB pour le cloisonner sur certaines parties de la maison et pour sa sécurité.

Les attitudes

La règle d’or : RESTER ZEN. en toutes circonstances et quoi qu’il advienne, vous êtes la nouvelle référence du chiot. Il s’appuie sur vous pour communiquer avec l’extérieur. Il ressent toutes vos émotions, la tristesse, la colère, l’énervement et le calme. Il ressent et il flaire également les phéromones de stress, de joies que vous ou votre entourage ne manque pas de sécréter bien malgré lui et qui influent considérablement sur l’attitude du chien qui vous fait face. Donc du calme et de la patience, à 8/10 semaines c’est comme si vous abordiez un enfant de deux ans. Rien n’est inné, tout s’apprend, mais imaginez ce que serait le stress d’un tel enfant qui viendrait du jour au lendemain à perdre sa mère et sa fratrie pour entrer dans un milieu qui lui est totalement étranger …

Vous devez ensuite analyser celui à qui vous avez à faire. UN extraverti, sûr de lui, exubérant, clown, aboyeur ou un introverti, discret, fuyant, peureux … Le Nizinny est une race à tendance extravertie, le berger de podhale est plutôt un introverti. Bien évidemment ce ne sont que des constats, chaque individu est un caractère en soit qu’il convient de cerner pour mieux l’appréhender et le façonner à son nouvel environnement.

En fonction de ce comportement, il vous faudra ‘tirer l’extraverti vers le bas et au contraire tirer l’introverti vers le haut, l’ouvrir à la vie’.

Dans tous les cas de figure c’est maintenant vous qui prenez le relais. L’éleveur doit avoir fait don boulot par des stimulations adaptées à l’âge des petits qu’il a élevé. Vous écrivez maintenant une nouvelle page du livre.

Soyez sûr de vous. En effet le chiot vous analysera très rapidement et soit stressera encore plus si vous vous énervez ou hésitez, soit se fichera de vos ordres si vous ne montrez pas votre détermination.

On parle à un chiot distinctement, clairement et simplement sur un ton ferme, dans le positif comme dans le négatif.

beaucoup de personnes on tendance à enrober, parler beaucoup au chiot comme à un enfant, à part l’embrouiller ou le stresser, on n’arrive pas à grand chose. Inutile de lui faire l’Universalis en 17 volumes, il ne comprends pas.

Les premiers mots qu’il devrait apprendre sont le ‘oui (c’est bien)’ ‘Non’ et le troisième sera ‘Reste’ (assis debout couché, mais reste. Tout simplement pour imposer un lieu ou en cas d’urgence éviter que le chiot n’ait un accident .

Tous ces ordres doivent au début s’accompagner d’un geste (doigt pointé pour le non ou reste, caresse pour le oui). Partant de là, la suite n’est que de l’enrobage du positif et du négatif; le chien est somme toutes assez binaire donc autant conserver et éduquer dans cette voie.

Evitez trop de stimulations. Le chiot doit avant tout dormir et se reposer (souvenez vous : enfant en bas âge). Les jeux doivent êtres raisonnables, nous vous renvoyons à ce sujet sur l’article qui fait le parallèle entre l’âge chiot – enfant. Trop de stimulus peut conduire rapidement à des situations exacerbées de chiot hyper actif ou hyper stressé.

C’est pourquoi vous marquerez des moments d’indifférence aux sollicitations continues des sujets extravertis pour au contraire les stimuler à votre tour . La sollicitation doit venir de votre part, pas l’inverse. N’hésitez pas à repousser les plus agités. Ils finiront par se calmer  et au besoin, un maintient ferme en place par la peau du coup et un non appuyé devrait venir à bout des plus récalcitrants.

Vous veillerez également à adopter un ton sûr avec les introvertis, pas de chochoteries qui vont les renforcer dans leur phobies. Montrez vous déterminé, ca les rassurera d’autant. Marquez leurs reculs par une réprobation claire, allez au devant d’eux, franchissez les obstacles en premier et ne les caressez que lorsqu’ils auront passé le cap à leur tour. sinon vous les renforcez dans leur phobie.

Ainsi l’intégration dans leur nouvel environnement se fera progressivement et toujours dans le sens du plus et du positif.

Les manipulations

Il est très important dès les premiers jours d’accorder du temps à la manipulation. Le chien est avant tout un kinesthésique qui se sert de son flair et de sa mâchoire. Un chiot n’a pas de limites autres que celles qui lui ont été fixées par sa mère à l’élevage et le début d’apprentissage et de manipulations de l’éleveur. C’est à vous de prendre le relais en vous substituant graduellement mais sûrement à ces derniers.

En effet, mieux un chiot se laisser toucher, ouvrir la bouche, inspecter les oreilles, les pattes … plus il sera facile à l’âge adulte de le toiletter, le soigner, l’ausculter. Un chien malade n’est pas forcément de bonne humeur et c’est souvent en essayant de regarder ce qu’il a que l’on prend un coup de dents. L’administration de médicaments, vermifuges est plus simple sur un chiot qui se laisse ouvrir la mâchoire. Le Nizinny a la réputation de ne pas se laisser brosser les pattes ou nettoyer les oreilles, là encore la manipulation du chiot devrait aider à contourner ce problème.

Un exercice simple consiste dès le début à des petites séances de 5 minutes maximum répétées deux à trois fois par jour dans un moment de détente. Prendre le chiot dans les bras le porter d’abord sur le ventre comme un mouton, puis le retourner sur le dos toujours en l’air. Quand il accepte ceci en étant détendu, vous avez fait 50 % du travail. C’est qu’il accepte votre autorité et qu’il vous fait confiance. Attention ce n’est pas forcément immédiat, il peut refuser et se débattre, voir s’éjecter donc soyez attentifs à ce qu’il ne se blesse pas et faites le doucement et progressivement…

Le second exercice consistera à le toucher partout, sous tous les angles, lui ouvrir la bouche, regarder ou montrer les dents à quelqu’un comme on le fera à la séance de confirmation. Laisser négligemment traîner vos doigts dans sa gueule afin de l’habituer à cette présence sans pour autant essayer de mordre. Vous lui inspecterez les oreilles, les yeux, les pattes touchées et compressées dans la main puis en écartant chaque doigt pour vérifier entre les coussinets, les membres par compression et épouillage de la fourrure en soulevant les mèches de poils pour voir jusqu’à la peau.

Ces exercice répétés devraient assez rapidement assouplir la brute de décoffrage que nous vous avons donné et le modeler à votre façon.

Il est également vivement conseillé d’en profiter pour lui passer une brosse douce sur tout le corps et les pattes, ceci afin d’associer le brossage à un moment ‘tendresse obligée’ dès le départ, ça n’en sera que plus bénéfique lorsque on commencera vraiment à attaquer les bourres de poils …

Un dernier point que l’on peut associer ici est le lavage, surtout chez le Nizinny car ça devra faire partie intégrante de sa panoplie d’entretien à l’âge adulte. Pour faciliter ceci nous préconisons un calendrier identique à celui de la vermifugation à savoir une fois par mois jusque six mois puis tous les deux mois jusque un an et enfin 2 à 4 fois par an adulte en fonction des environnements fréquentés.

Rester Seul

C’est une chose qui s’apprend dès le plus jeune âge. Le chiot s’il a été correctement préparé par l’éleveur sait rester en fratrie la nuit, sans contact avec l’homme ni avec sa mère. Toutefois il est encore avec ses frères et soeurs dans un environnement qu’il connaît bien. Rien à voir avec la transplantation dans son nouvel environnement à priori ‘hostile et stressant’ du point de vue du chiot.

C’est donc à vous d’assurer cette transition en appliquant d’abord les conseils déjà évoqués dans cet article, puis en habituant assez rapidement à  votre chiot à se fixer sur ce que nous avons déjà nommé ‘le coin du chiot’. Le tout dans un climat naturel, indifférent et intégré au quotidien.

La plus grosse erreur est de marquer cet instant par une espèce de cérémonial d’au revoir  qui ne fait qu’accentuer le syndrome de séparation. restez serein et assez indifférent avant de partir, placez le chiot quelques minutes avant dans son espace réservé et partez tout naturellement sans signe ostensible de séparation. Revenez de la même façon, ignorez le, ne marquez pas trop votre retour et sortez le pour faire ses besoins (en général un pipi, vous le ressortir plus tard pour les déjections) enfin au retour félicitez le et consacrez lui un peu de temps. Laissez le vous accompagner un peu partout, bref participer à la vie de famille.

Ainsi le simple fait de partir dans l’indifférence et de revenir dans les mêmes condition montrera au chiot que cette séparation fait partie naturelle et intégrante de sa vie.

Il existe différents artifices qui peuvent combler le vide en l’absence du maitre. Placer une radio près du coin du chiot que vous allumerez un quart d’heure avant de partir.

Il y a également des diffuseurs de phéromones que l’on peut trouver sur internet.

Vous pouvez également tester les jouets comportementaux énoncés précédemment, il auront un effet calmant sur le chien qui sera occupé à en extraire la récompense cachée.

Qui peut vous aider ?

Tout d’abord l’éleveur. En tant que vendeur il doit vous assurer un service après vente minimum en tant que conseil de part la connaissance du chiot qu’il vous a vendu et notamment de son comportement dans la fratrie, de ses prédispositions à l’intro ou l’extraversion, la peur ou l’agressivité … L’éleveur qui se respecte vous doit ce service et posez lui beaucoup de questions avant de vous décider sur l’achat, évaluez ses connaissances et réelles motivations à l’élevage et à la vente puis au SAV. S’il vous semble suspect, changez de crémerie !!!

Ensuite les clubs d’éducation canine. Il sont là pour vous guider dans votre démarche éducative. Un club sérieux devrait vous proposer ou vous orienter vers une structure qui propose une école de chiots. C’est un peu comme un centre de loisirs pour enfants qui va permettre à votre nouveau compagnon de se trouver des camarades de jeux mais également des activité d’éveil animées par un éducateur expérimenté. Là encore allez voir comment celà fonctionne avant d’amener votre chiot observez et forgez vous une opinion sur le sérieux des prestations proposées.

Enfin les comportementalistes. Ce nouveau métier connaît un essor depuis une quinzaine d’années. Effectivement, plus il y a de chiens, plus il y a de problèmes comportementaux à résoudre. Au démarrage choisissez plutôt un professionnel qui fait des séances d’éducations groupées. Toutefois en fonction du problème à régler vous vous orienterez bien évidemment vers des consultations particulières adaptées. Soyez attentifs aux antécédents professionnels et à la formation de l’intervenant, sa réputation et les résultats obtenus.

Attention à ne pas recourir trop vite aux médicaments pour soigner, consultez plusieurs professionnels pour vous forger un avis. Et encore une fois gardez l’attache de votre éleveur pour avoir un avis définitif sur la question.